Empreintes intimes

Synopsis:
Etant, par nature, amateur d'esthétique et d'équilibre visuel pour ne pas dire d'ordre, il me plaît d'utiliser ici comme auto thérapie la photographie de tout ce que nous cachons normalement aux étrangers et partageons avec notre strict cercle familial et intime. Il s'agit des désordres de notre quotidien qui font de nos logis un lieu de vie et non pas l'objet d'une exposition, de tous ces objets et meubles qu'en général, nous ne photographions, ne dessinons ou ne peignons pas.
Cette série de photos est le contraire de ce que nous découvrons dans les magazines consacrés à l'architecture d'intérieur. Dans ces derniers tout est propre, ordonné, disposé pour l'objectif du photographe. Les magazines, sur la table basse du salon, sont soigneusement empilés ou, pire, harmonieusement désordonnés. Les lits sont faits au carré. Les vêtements pourraient figurer dans la vitrine d'un magasin de mode. Même les toilettes ou la salle de bain ont l'air d'attendre, en vain, l'usage de véritables habitants. Tout ceci me paraît pouvoir relever de l'appellation: "nature morte".
Mes photos, dans cette série, sont tout le contraire de ces catalogues sur papier glacé. J'ai figé sur ma pellicule électronique nos objets de chaque jour tels qu'ils existent avant tout rangement nettoyage ou ménage. Ce sont pour moi les témoins bruts de la vie domestique, des "empreintes intimes" qui évoquent plus qu'ils ne montrent la véritable activité des occupants du logis.
J'ai choisi, contrairement à mon habitude, de faire ces photos en couleur et souvent au flash afin d'éviter l'artifice que constituerait la vision dépouillée, bien que souvent plus esthétique, du noir et blanc en lumière naturelle.